Présentation |
Ma jeunesse a baigné dans les Scouts de France. La vie dans la nature, et des camps à l’étranger, m’ont appris le respect de la création, l’autonomie, l’ouverture au monde, l’engagement et le service. Dans les années 1960, le Comité Français pour la Campagne Mondiale contre la Faim lance une alerte sur le plus grand scandale de notre temps : « Dans le monde, à l’âge de la fusée et du transistor, 2 hommes sur 3 ont faim ! ». S’adressant en particulier aux jeunes, il proclame : « La faim sera vaincue, grâce à vous… ». Avec quelques camarades, dans la ville de la proche banlieue parisienne où j’habitais, nous lançons une opération de sensibilisation du public, avec projection d’un film, et nous récoltons une jolie somme qui servira à financer des actions concrètes de développement en diverses régions du monde. En 1980, ma femme Marie-Jeanne et moi sommes invités par le curé de notre paroisse de Brétigny sur Orge, dans l’Essonne, à constituer une équipe locale du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), qui était né en 1961. Nous savons que cette équipe existe toujours, car nous demeurons en contact avec certains de ses membres, alors que nous sommes venus nous installer en 2000 au pays de Marie-Jeanne. Là, je suis appelé à rejoindre l’équipe d’animation diocésaine du CCFD-Terre solidaire Pays Basque.
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L’équipe de St Pierre d’Irube fête les 50 ans du CCFD-Terre solidaire à Bordeaux en 2011 |

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Le CCFD-Terre solidaire s’affiche dans les rues de Bayonne
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Qu'est ce que le CCFD-Terre Solidaire Pays Basque ?
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Né de l’engagement de Mouvements et Services d’Eglise, et de la Conférence des Evêques de France, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement-Terre solidaire est à la fois un organisme d’Eglise et une Organisation Non Gouvernementale de solidarité internationale. Il puise son inspiration dans l’enseignement social de l’Eglise, en particulier les encycliques consacrées au développement, et place le développement de tout homme, et de tout l’Homme, au cœur de son action. Pour lutter efficacement contre la faim, il s’attaque aux causes structurelles de ce fléau, et décline sa mission à travers trois lignes d’action complémentaires : -le soutien financier à des initiatives de développement définies et mises en œuvre par des partenaires situés dans des pays du Sud, -une politique d’éducation au développement en France qui incite le citoyen à exercer sa responsabilité et à agir individuellement et collectivement, -une démarche de plaidoyer auprès des responsables politiques français, européens et internationaux, pour qu’ils prennent davantage en compte les intérêts des populations du Sud. C’est cette mission que je suis chargé d’animer, impulser, coordonner, auprès des bénévoles du Pays Basque, en lien avec l’équipe du Béarn, avec laquelle nous nous partageons le diocèse et notre Aumônier, et avec les équipes régionale (Aquitaine Poitou-Charentes) et nationale. J’apprécie beaucoup les rencontres avec les jeunes, notamment dans les établissements scolaires, dans le cadre de l’éducation au développement. Et je suis heureux de participer à la prise de conscience de nombreuses personnes qui s’investissent dans cette lutte contre la faim, ayant entendu un appel lancé par un évêque brésilien, Dom Helder Camara, lors d’une visite en France : « Rien ne changera là-bas, si vous ne changez pas ici ! » |
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Dicko, un partenaire Malien est venu à la rencontre du Pays Basque
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Pirogues offertes à des pêcheurs sénégalais |
Et la foi dans tout cela ?
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« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger » (Mt 25). Tout au long de la Bible, la question de la faim éprouvée par des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, est présente. Comme s’il y avait là un souci pour les humains et un souci pour Dieu. Jésus va même jusqu’à s’identifier aux affamés. J’ai foi en l’Homme, et en un Dieu Créateur qui me rend responsable du monde et m’invite à rendre ce monde meilleur. Je veux soutenir les plus pauvres, partageant leur détermination à être acteurs de leur développement. Le monde de ce début du XXI ème siècle est plus que jamais bousculé par le défi d’accepter l’autre, différent, et de « vivre ensemble » ; j’entends les paroles de Jésus comme une injonction : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9) : c’est un devoir de justice ! Il y a quelques années, j’ai eu la joie d’aller à la rencontre de partenaires du CCFD-Terre solidaire en Bolivie. Les paysans indiens sont toujours représentés comme des hommes courbés et résignés depuis les temps de la colonisation. En les voyant cultiver leurs terres collectivement, fiers et bien debout, j’ai vu là le signe que tous, à la suite du Christ, nous ressusciterons. C’est dans les visages de toutes ces personnes, là-bas, que je rencontre Jésus, sans oublier pour autant, ici, mes proches ainsi que les migrants qui frappent à nos portes. Au cœur de la solidarité, je vis la joie de l’Evangile, comme nous y exhorte le Pape François.
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Quel est ton saint préféré et pourquoi ? |